Programmes de bug bounty : peut-on vraiment s’y fier à 100 % ?

Les programmes de bug bounty peuvent sembler être une solution miracle, une sorte de raccourci séduisant pour identifier des vulnérabilités en s’appuyant sur l’ingéniosité de la communauté mondiale de la cybersécurité. Faut-il encore investir dans ses propres tests de sécurité ? Si ces programmes peuvent mettre en évidence des failles critiques que des tests classiques pourraient ne pas détecter, ils sont toutefois réactifs par nature et peuvent avoir une portée limitée. Si votre stratégie de sécurité repose uniquement sur des signalements externes, vous risquez de laisser des zones d’ombre dans les systèmes inaccessibles au public, dans les nouvelles fonctionnalités déployées et dans les vulnérabilités de faible gravité que les cybercriminels pourraient combiner pour compromettre votre sécurité.

C’est là qu’intervient le Penetration Testing-as-a-Service (PTaaS). En intégrant des campagnes de tests programmées et menées par des experts dans vos cycles de développement et de conformité, le PTaaS offre une profondeur d’analyse, une cohérence et des conseils stratégiques qu’un programme de bug bounty seul ne peut égaler. Dans cet article, nous verrons pourquoi combiner (ou prioriser) le PTaaS à votre stratégie de bug bounty peut renforcer une posture de sécurité continue, proactive et plus robuste.

Qu’est-ce qu’un programme de bug bounty ?

Un programme de bug bounty est une initiative menée par des organisations (souvent des éditeurs de logiciels, des plateformes en ligne et des projets open source) qui propose des récompenses financières ou d’autres avantages aux chercheurs en cybersécurité indépendants. Ces “hackers éthiques” identifient et divulguent de manière responsable les vulnérabilités logicielles dans l’intérêt de la communauté mondiale de la cybersécurité (et en échange de récompenses bien méritées). Plutôt que de concentrer tous leurs efforts de sécurité en interne, certaines organisations choisissent d’externaliser partiellement cette activité en la confiant à une communauté mondiale de chercheurs. C’est une forme de “crowdsourcing” de la cybersécurité.

En résumé, un programme de bug bounty permet d’aligner les intérêts des entreprises et des chercheurs indépendants : les organisations obtiennent de l’aide pour trouver et corriger les vulnérabilités avant qu’elles ne soient exploitées par des acteurs malveillants, et les chercheurs sont récompensés pour leur expertise et leurs efforts. De nombreuses grandes entreprises technologiques gèrent leurs propres programmes en interne (par exemple, le programme de Google de récompense des vulnérabilités ou le programme de bug bounty de Microsoft), tandis que les structures plus petites s’appuient souvent sur des plateformes tierces.

Comment fonctionnent les programmes de bug bounty

  1. Définition du périmètre : l’organisation publie une politique qui précise clairement quelles applications, API, systèmes ou fonctionnalités sont concernés par le programme (et lesquels ne le sont pas).
  2. Soumission des vulnérabilités : les chercheurs qui identifient une ou plusieurs failles soumettent un rapport (via une plateforme dédiée telle que HackerOne ou Bugcrowd) ou directement sur le portail de l’entreprise. Ce rapport inclut en général :
    • Les étapes pour reproduire la faille
    • L’impact potentiel (exposition des données, accès non autorisé, etc.)
    • Des recommandations de correction
  3. Analyse et validation : L’équipe de sécurité de l’entreprise examine le rapport afin de :
    • Vérifier que la vulnérabilité est réelle, inédite et non déjà corrigée
    • Évaluer sa sévérité
    • Déterminer si elle donne droit à une récompense
  4. Récompense et divulgation : Une fois confirmé, le chercheur est rémunéré selon une grille tarifaire définie (par exemple, de quelques dizaines à plusieurs dizaines de milliers de dollars par faille). De nombreux programmes permettent également une reconnaissance publique via un “tableau d’honneur”.

Grille type des récompenses dans un bug bounty

Elles varient selon le budget de l’entreprise, de la criticité de la vulnérabilité et de son impact potentiel. Voici un exemple de barème de récompenses :

  • Faible sévérité (fuites d’informations, erreurs mineures de logique) : 100 à 500 $
  • Sévérité moyenne (authentification cassée. Fuite modérée de données) : 500 à 5000 $
  • Haute sévérité (exécution de code à distance, compromission complète de base de données) : 5000 à 25000 $ et plus

Quelles sont les limites des programmes de bug bounty ?

Se fier exclusivement à un programme de bug bounty n’est pas sans risques. Bien qu’ils soient très efficaces dans la détection des vulnérabilités qui échappent aux outils automatisés et aux tests internes classiques, ils restent réactifs par nature. Les chercheurs testent uniquement ce qui est visible et ce que vous avez jugé comme étant “pertinent”, ce qui signifie que les API non publiées, les systèmes internes et les nouvelles fonctionnalités peuvent passer entre les mailles du filet.

Cela signifie que les failles de faible sévérité ou les erreurs logique, jugées peu rémunératrices, peuvent être négligées. Pourtant, en les combinant un hacker pourrait créer une attaque bien plus grave. Sans mesures complémentaires (comme des tests d’intrusion récurrents), une organisation ne peut tout simplement pas garantir une couverture complète ni une détection précoce des vulnérabilités critiques.

L’un des défis majeurs des programmes de bug bounty réside dans la gestion des signalements. Vous recevrez un grand nombre de rapports, souvent classés comme présentant un niveau de risque “moyen à critique”, qu’il faudra analyser et prioriser. Cette étape requiert des experts en cybersécurité capables d’évaluer la validité et la gravité réelle des vulnérabilités remontées. Il n’est pas rare que certains chercheurs surestiment l’impact de leurs découvertes pour attirer l’attention. De plus une part importante des soumissions concerne des recommandations de renforcement de la configuration, sans lien direct avec une faille exploitable. Le traitement de ces rapports (qualification, réponse aux chercheurs, suivi) peut rapidement devenir très chronophage pour vos équipes internes.

Au-delà des aspects techniques, les bug bounties présentent également des contraintes stratégiques. L’implication des chercheurs est souvent irrégulière et opportuniste : elle varie selon les programmes et dépend largement du niveau de rémunération proposé. Des primes peu attractives entraînent une baisse d’engagement, tandis que des récompenses trop généreuses peuvent déséquilibrer le budget alloué à la sécurité. Pour garantir une posture de sécurité robuste, il est crucial de ne pas tout miser sur un seul levier. Un programme de bug bounty ne peut à lui seul remplacer une stratégie globale intégrant un cycle de développement sécurisé (SDLC), des exercices de red teaming et des campagnes régulières de tests d’intrusion. C’est bien la combinaison cohérente de ces approches complémentaires qui permet de bâtir une véritable défense en profondeur, proactive et durable.

Pourquoi certaines organisations misent-elles autant sur les bug bounties ?

Plusieurs raisons expliquent l’engouement pour les programmes de bug bounty :

  • Expertise distribuée : les entreprises accèdent à une communauté mondiale de chercheurs en cybersécurité, souvent capables de détecter des vulnérabilités originales que les équipes internes peuvent manquer.
  • Coût variable selon les failles détectées : être rémunéré uniquement pour les failles validées peut sembler plus rentable que des prestations forfaitaires ou des audits de grande ampleur.
  • Surveillance continue : contrairement aux tests d’intrusion ponctuels, les bug bounties fonctionnent en permanence, ce qui donne l’impression d’une surveillance constante.
  • Image et conformité : mettre en place un programme public envoie un message de transparence aux clients et aux auditeurs, tout en permettant parfois de cocher certaines cases réglementaires, avec un effort interne limité.

Pourquoi intégrer le Pen-testing-as-a-Service (PTaaS) dans votre stratégie ?

Le PTaaS (Penetration Testing as a Service) comble le fossé entre les tests d’intrusion ponctuels traditionnels et les programmes de bug bounty ouverts en apportant à la fois structure et agilité. Contrairement à une approche purement réactive, le PTaaS propose des évaluations planifiées, cadrées et alignées sur vos cycles de développement, qu’ils soient en sprints agiles ou rythmés par des échéances réglementaires trimestrielles.

Avec le PTaaS, vous bénéficiez d’une équipe dédiée d’experts qualifiés, qui apprennent à connaître votre environnement. Cela permet de réduire le temps de montée en charge et d’assurer une couverture plus approfondie et cohérente qu’un programme ouvert et ponctuel. De plus, la plupart des plateformes PTaaS intègrent des tableaux de bord centralisés et des rapports en temps réel, avec des recommandations de remédiation claires et des indicateurs concrets de réduction du risque. Chaque test devient ainsi un véritable plan d’action et non une simple accumulation de signalements non hiérarchisés.

Autre avantage : le PTaaS apporte de la prévisibilité à la fois sur les budgets et la gestion des risques. Un modèle par abonnement permet de lisser les coûts dans le temps, évitant les pics budgétaires causés par la découverte de failles critiques dans un bug bounty. En outre, les campagnes PTaaS sont conçues pour s’intégrer aux cadres de conformité (PCI DSS, ISO 27001, SOC 2…), ce qui facilite la démonstration d’une sécurité maîtrisée et continue sans devoir multiplier les audits ponctuels.

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Réponses aux questions fréquentes sur les bug bounties et le PTaaS

  • “Le bug bounty me donne accès à des centaines de hackers éthiques, pourquoi en faire plus ?” 
    • La quantité n’est pas toujours synonyme de qualité. La plupart des failles critiques sont trouvées au début, puis le rendement diminue. Le PTaaS offre une expertise approfondie, continue et contextualisé, menée par des professionnels qui connaissent vos systèmes.
  • “Les bug bounties ne sont-ils pas plus agiles et économiques que les solutions PTaaS ?” 
    • Le PTaaS identifie et aide à corriger plus rapidement les vulnérabilités prioritaires, sans récompense ni faux positifs. Il évite les coûts cachés liés au tri des signalements, au bruit et à la coordination.
  • “Nous avons déjà mis en place un programme de bug bounty. Pourquoi changer ?” 
    • Il ne s’agit pas de choisir l’un ou l’autre. De nombreuses entreprises combinent les deux : le PTaaS établit une base de sécurité solide, réduit les signalements non pertinents, et limite la surface d’attaque exposée au public avant d’ouvrir à la communauté extérieure.

Tableau comparatif : PTaaS vs Bug Bounty

CritèrePTaaS Bug Bounty 
Actifs critiques en production✅ Recommandé : périmètre défini, tests validés, pas de faux positifs 🚫 Taux élevé de faux positifs, résultats moins prévisibles
Surveillance continue✅ Analyse en continu avec vérification intégrée🚫 Dépend de la disponibilité des chercheurs
Tests de la logique métier✅ Réalisés par des experts connaissant le contexte🚫 Rares, sauf si spécifiquement encouragés
Secteurs réglementés ✅ Auditables et conformes aux politiques de sécurité🚫 Difficulté à encadrer le périmètre et le comportement des chercheurs
Rapidité de correction✅ Portail dédié, délais de correction rapides (1 à 3 jours)⚠️ Délais variables selon la file de tri et la rapidité de la récompense
Définir une base de référence sécurité✅ Permet de poser un socle solide avant d’ouvrir un bug bounty🚫 Risque de gaspillage d’effort sur des signalements non pertinents
Relation de confiance✅ Accès direct à des testeurs identifiés et qualifiés🚫 Participants anonymes et souvent temporaires

Le PTaaS et les bug bounties peuvent-ils travailler ensemble ?

Le PTaaS et les programmes de bug bounties peuvent tout à fait coexister, mais pour être efficaces, le PTaaS doit être mis en place en premier afin de corriger en amont les vulnérabilités les plus évidentes avant l’ouverture d’un programme de chasse aux bugs. Une solution PTaaS comme SWAT d’Oupost24 offre plusieurs avantages complémentaires :

  • La plupart des problèmes détectés via les bug bounties sont hors du champ d’application ou relèvent de recommandations, plus que de véritables vulnérabilités.
  • SWAT couvre les risques au niveau applicatif, notamment la configuration cryptographique, la gestion des sessions et les fuites d’informations contextuelles.
  • SWAT intègre un processus d’escalade et d’apprentissage interne : les points manqués sont rapidement intégrés aux analyses suivantes.
  • L’efficacité d’un bug bounty diminue avec le temps, alors que SWAT reste engagé de façon continue et cohérente.

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SWAT d’Oupost24 est une solution de sécurité hybride continue gérée par des professionnels qui offre précision, cohérence et garantit des tests de sécurité structurés, contextualisés et conformes aux standards du secteur. Si les programmes de bug bounty peuvent compléter une stratégie de sécurité, SWAT constitue la base d’un test fiable, ciblé et de haute qualité, particulièrement important dans les environnements réglementés ou hautement sensibles.


Les programmes de bug bounty sont un complément utile, en particulier pour étendre la surface d’analyse ou explorer des scénarios non conventionnels, mais ils ne doivent pas constituer la première ou la seule ligne de défense. SWAT offre une approche chirurgicale, fiable et professionnelle pour les applications critiques pour l’entreprise. Réservez une démonstration en direct dès aujourd’hui.

About the Author

Marcus White Cybersecurity Specialist, Outpost24

Marcus est un spécialiste de la cybersécurité d'Outpost24 basé au Royaume-Uni. Il travaille dans le secteur tech B2B depuis plus de 8 ans et a travaillé en étroite collaboration avec des produits de sécurité e-mail, de prévention des pertes de données, de sécurité des endpoints et de gestion des identités et des accès.